Avant la Révolution française, chaque région, chaque ville même avait ses propres poids et mesures.

Les mesures de longueur étaient basées sur des éléments du corps : le pied, le pouce, l’aune. On dit même que le yard anglais était pris sur la distance entre le nez et le pouce du prince ! Les mesures de surface étaient souvent données par le travail effectué en une unité de temps : le journal, la fauchée, l’ouvrée, etc. Les mesures ne sont pas des multiples réguliers l’un à l’autre. 1 toise vaut 6 pieds, 1 pied vaut 12 pouces, 1 pouce vaut 12 lignes, etc. On voit contre la paroi gauche du rayonnage, une règle graduée selon les anciennes mesures.

A la Révolution française, en 1789, une des premières revendications du tiers état a été d’introduire une mesure uniforme pour l’ensemble du territoire. Le peuple en avait marre de se faire rouler par des marchands peu scrupuleux qui abusaient de la complexité et du manque d’uniformité des systèmes de mesure. On choisit alors le mètre représentant 1 millionième du quart du méridien terrestre.

Le mètre à l’avantage d’être organisé dans un système décimal et de permettre de définir les autres unités : litre (1 m3), 1 kg (1 dm3 d’eau), mètre carré, …

En 1793, l’Evêché de Bâle devient français, on y introduit donc le nouveau système métrique. En 1815, le Congrès de Vienne rattache ce territoire au canton de Berne qui utilise encore les pieds et pouces. On retourne don dans l’ancien système, jusqu’en 1875 ou toute la Suisse introduit (enfin) le système métrique.

On peut voir ici :

-Tout en haut, des règles de mesure pour différents métiers avec soit les anciennes mesures, soit les mesures métriques.

- Des boisseaux permettant de mesurer les graines. Certains portent des marques indiquant qu’ils ont été contrôlés officiellement.

- En bas, toute une série de pierres servant de mesure de poids. L’unité était la livre, env. 500 gr. Les marques gravées sur les pierres indiquent le nombre de livres, toujours différentes d’un endroit à l’autre !

- On voit aussi une série de balances de types différents (romaines, à fléau, etc.).

- La mesure des surfaces est montrée par la chaîne d’arpenteur constituée de maillons de 20 cm.

La multiplicité des appareils de mesure et des récipients présentés ici donne une idée de la complexité du travail non seulement des marchands et commerçants d’autrefois, mais aussi de tout un chacun dans sa vie quotidienne.