En pénétrant dans l’espace réservé à la poterie, on est saisi par la multitude de récipients exposés, des récipients qui jadis, ornaient toutes les cuisines de nos régions.

On découvre un tour de potier actionné avec le pied. Ce type de tour fonctionnait très silencieusement. Il provient de Bonfol, dont la poterie était connue loin à la ronde. Toutes nos familles comptaient parmi leurs utilitaires de cuisine des éléments provenant de cette poterie dont le fameux caquelon de Bonfol, les cafetières, les bols ou les égouttoirs.

On y fabriquait tous les types de poterie généralement de couleur noire ou rouge-orange, que l’on aperçoit présentés sur les étalages. Les éléments décorés de manière particulière et coloriés sont également fabriqués à Bonfol. La technique de décoration a été introduite par des réfugiés polonais engagés dans la célèbre poterie.
Outre la poterie traditionnelle, Bonfol fabriquait aussi les bouillottes sèches (pièces de terre cuite qu’on appelait des carrons). On les mettait chauffer dans les cavettes des fourneaux à banc ou des poêles avant de les emballer dans un linge et de les déposer dans les lits quand l’hiver était trop rude. Les poteries ont aussi produit divers objets usuels ou de simples décorations.
Les poteries de Bonfol ont fermé leurs portes au cours des années 1960 après avoir été reprises par Barhofner et Cisa qui furent confrontés à un épuisement des réserves de terre prélevée dans les carrières du lieu. Le petit téléférique qui amenait la terre depuis les carrières jusqu’à la poterie fut démonté.
On peut mesurer les maigres moyens financiers dont disposaient nos ancêtres en observant les pièces de poteries savamment raccommodées ! Les réparations très rudimentaires ont complètement disparues et avec elles, le métier de raccommodeur de poterie.  Ce métier faisait partie de ces métiers itinérants, comme ceux de verrier ou de rémouleur. Tous transportaient avec eux leur modeste outillage. Pour sa part, le verrier était équipé d’une hotte contenant les feuilles de verre qu’il ajustait sur place.
On ne saurait parler de Bonfol sans évoquer son Musée de la Poterie qui mérite largement le détour et la potière Felicitas Holzgang, aux compétences remarquables. Il faut également évoquer le dépôt, par la chimie bâloise, de 200'000 tonnes de déchets chimiques dans les fosses dans lesquelles on préleva la terre nécessaire à la fabrication des poteries. L’assainissement de ce site nécessita un investissement de plusieurs millions de francs et la mise en œuvre d’un immense chantier durant plusieurs années et dont le coût avoisina les 400 millions de francs.