C’est l’image typique des drogueries d’antan qui vous éclate au visage dès que vous pénétrez dans l’espace dédié à la droguerie.

Nous nous trouvons ici dans une réplique de ce que fut la Droguerie Lachat-Mouillet, à Courrendlin, fermée le 5 juillet 1991. A elle seule, la visite approfondie de ce commerce mériterait un exposé de quelques heures et il faudrait être spécialiste en pharmacologie pour décrire l’ensemble des objets et produits présentés ici. Il en irait de même pour décrire l’utilisation et le processus de fonctionnement des appareils dont disposait le droguiste pour exercer son art. Parmi les instruments présentés ici, on découvre une belle collection de bocaux de pharmacien, divers distillateurs et pressoirs, plusieurs mortiers en porcelaine ou en fonte, une balance de précision, un Bec Buzen servant à récupérer des vapeurs, un appareil à former les suppositoires, un microscope, une lentille de grossissement, plusieurs alcoomètres et un pèse personnes.

En plus des préparations qu’il fabriquait lui-même, le droguiste fournissait à sa clientèle une multitude de produits nécessaires aux premiers soins, à l’alimentation des enfants en bas âge ou des personnes âgées. Il tenait également tout un choix de produits liés à l’hygiène du corps et à ‘entretien d’un ménage. On distingue, dans les présentoirs, une quantité impressionnante de produits les plus divers vendus dans les drogueries.
La vente des produits (médicaments) des classes A, B et C incombait aux pharmacies uniquement.  Ceux de la classe D étaient obligatoirement vendus en droguerie. Il s’agissait d’herboristerie, de tisanes, de vernis, de dilutifs ou d’acides. Les produits de la classe E, comme les produits de consommation ou d’entretien courant étaient en libre vente. Les dispositions légales actuelles sont issues de celles qui existaient vers les années 1900.
Après l’apparition de la photographie en 1839, les droguistes furent les premiers à vendre les appareils, les films et les produits permettant de développer les photos. Exemplaire en la matière, la Droguerie Lachat-Mouillet, exploitée par les frères Maurice et André Lachat, de Courrendlin, était d’ailleurs connue pour ses produits liés à la photographie. La multitude de photos et de films réalisés par Maurice Lachat dans la plupart des villages de la Vallée, lors de naissances, de mariages, de jubilés, de cérémonies ou de manifestations les plus diverses, peuple encore les archives de nombreuses familles.