Ici, on est plongé dans l’univers de la forge. On y arrive comme si l’on était appelé par le retentissement du marteau sur l’enclume et l’odeur si singulière du sabot brûlé par le fer chauffer à blanc.

Chacun de nos villages comptait une à deux forges. Equipé de son tablier de cuir, le maréchal-ferrant vous accueille dans un monde enfumé. Il avait pour première tâche le ferrage des chevaux très nombreux dans les exploitations agricoles. Il ferrait aussi les bœufs ou les vaches lorsque ceux-ci étaient appelés à tracter des chars ou des charrues. Il intervenait à la suite du charron pour le cerclage des roues. Le maréchal-ferrant fabriquait également des outils aratoires ainsi que des haches, des serpes destinées aux bûcherons et tout une foule d’outils utiles dans la vie domestique. Son métier le conduisait tout aussi bien à la construction de barrières et de rampes d’escaliers ou d’une foule d’articles en fer forgé, à la réparation de serrures ou de robinetteries défectueuses. Tout ce qui était métallique passait par la forge. Un coup d’œil aux parois ou au plafond permet d’embrasser d’un regard la multitude des objets produits à la forge.

Durant son apprentissage, le maréchal fabriquait ses premiers outils tout comme les mécaniciens et les horlogers autrefois. Il les gardait durant toute sa vie en apportant de nouveaux éléments à sa collection première.
La forge que l’on découvre ici est relativement moderne. Le foyer est contenu dans un bâti en fonte, mais généralement, le foyer était construit en maçonnerie avec une partie réfractaire au centre. La hotte traditionnelle domine le foyer et on observe le soufflet à deux volets, utilisé pour activer le feu selon les besoins. Lorsqu’on l’actionne, la partie supérieure du soufflet se charge d’air alors que la partie inférieure propulse l’air vers le foyer si bien que le flux d’air vers le feu est permanent. L’apparition de l’électricité et des ventilateurs a mis fin, vers les années 1900, à l’utilisation des soufflets actionnés manuellement.
Autrefois, le maréchal ne disposait pas d’appareil à souder. Il soudait au feu et connaissait parfaitement la couleur du métal juste avant son point de fusion. Il assemblait alors les pièces à souder, les martelait pour réaliser la jonction et fabriquer un nouvel objet.
Tout l’outillage ici présent, notamment les perceuses était actionné à la force du poignet. Cela nous laisse imaginer la rudesse du travail des anciens maréchaux avant l’arrivée de l’électricité et du gaz.